Le transfert de 12 chimpanzés du Centre de Réhabilitation des Primates de Lwiro (CRPL) vers Kinshasa, ordonné par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), suscite une vive polémique. Le consortium des mouvements citoyens et groupes de pression Bloc Uni pour le développement de la RDC se dit indigné par un ordre de mission du directeur général de l’ICCN visant le transfert des 12 Chimpanzés du Centre de réhabilitation des primates de Lwiro dans la province du Sud-Kivu à Kinshasa.
Un transfert controversé
L’ordre de l’ICCN, émis en début d’année 2025, vise à déplacer les chimpanzés vers une structure à Kinshasa, où ils seraient intégrés à un nouveau programme de conservation. Cependant, le CRPL, situé dans la province du Sud-Kivu, est connu pour ses standards élevés en matière de réhabilitation et de soins pour les primates victimes de braconnage ou de trafic.
Selon des experts locaux, le transfert pourrait perturber les primates, déjà fragilisés par leur passé traumatique. « Ces animaux ont trouvé à Lwiro un environnement sûr et adapté. Les déplacer sur des milliers de kilomètres, sans justification claire, constitue une menace directe pour leur bien-être psychologique et physique », a déclaré un vétérinaire proche du CRPL.
L’indignation de la société civile
Dans un communiqué diffusé ce 13 janvier, les mouvements faitières du Sud-Kivu ont fermement condamné l’ordre de l’ICCN, le qualifiant de « douteux». Les mouvements de la société civile accusent l’ICCN de ne pas avoir consulté les parties prenantes, notamment le personnel du CRPL et les organisations locales de défense de l’environnement, avant de prendre cette décision.
« Cette récupération dont la destination reste douteuse et pour des raisons non précises, pousse le cadre de la concerntation de la société civile du Sud-Kivu, à qualifier la démarche, tendancieuse de vente de ces chimpanzés sous état de réhabilitation dans le sanctuaire à Lwiro », peut-on lire dans cette communication.
« Cet ordre démontre un manque de respect flagrant pour les efforts de réhabilitation déployés depuis des années à Lwiro. Il est incompréhensible que des chimpanzés soient retirés d’un cadre où ils reçoivent des soins exemplaires pour être transférés vers un lieu inconnu », a déclaré une confidence du BUDC.
Josué ARUNA, cadre de la société civile environnemental n’a pas caché les mots, déclarant que ‘’les singes qui sont dans les zoo de Kinshasa sont mal nourris mais ils veulent prendre encore 12 chimpanzés à Lwiro pour les amener dans ce zoo. » A-t-il dit.
L’ICCN s’explique face à la mobilisation civile
Face à cette situation, les mouvements faitières du Sud-Kivu appellent à une mobilisation citoyenne pour empêcher l’exécution de cet ordre en demandant « toute cessation immédiate de cette affaire de récupérer et tranfert des animaux sauvages à Kinshasa. »
Face à la polémique, l'ICCN cherche à apaiser les tensions en affirmant que ce transfert s'inscrit dans le cadre du programme quinquennal du gouvernement congolais visant à lutter contre les effets du changement climatique.
Face à ce tollé, l'ICCN tente de calmer la tempête en précisant que ce transfert s'inscrit dans le cadre du programme quinquennal Gouvernement congolais dans la lutte contre les effets du changement climatique.
“L'ICCN voudrait fixer l'opinion aussi bien nationale et qu'internationale, en attirant l'attention des auteurs de ces publications que la responsabilité de repeuplement, de réhabilitation, de sauvetage et conduite des études spécialisées au sein des sites ex situ est une action qui entre dans la mission de l'Institut qui en assure la responsabilité régalienne au titre des prérogatives reconnues par la loi n° 14/003 du 11 Février 2014 relative à la conservation”, souligne un communiqué signé par Yves Millan, Directeur Général de l'ICCN.
“Au stade actuel de mise en œuvre du programme, la collecte des spécimens concernés par ce vaste programme ne peut reposer que sur les individus provenant des sanctuaires ou encore issus des centres de réhabilitation et parcs animaliers publics et privés selon les statuts leur reconnus face à l'Institut. Ce qui justifie l'approvisionnement de quelques spécimens pilotes qui proviendront, à cette étape, du sanctuaire de Lwiro et d'autres sites de transit tout en retenant qu'un sanctuaire reste un milieu de stabilisation éphémère pour les animaux qui ont été maltraités ou traumatisés dans le passé (blessures, stress, etc)”, ajoute le communiqué.
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