La pression exercée sur le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) atteint un niveau alarmant. La principale cause de cette situation critique est la fabrication artisanale de charbon de bois, le trafic du bois et la fabrication des meubles. Le PNKB est devenue une source essentielle de revenus pour de nombreuses familles. Face à une insécurité persistante dans la région, à un marché saturé et à l’appel urgent de la société civile, l’équilibre écologique de la zone est sérieusement menacé.
CITO CIBAMBO FERDINAND
La pression exercée sur le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) atteint un niveau alarmant. La principale cause de cette situation critique est la fabrication artisanale de charbon de bois, le trafic du bois et la fabrication des meubles. Le PNKB est devenue une source essentielle de revenus pour de nombreuses familles. Face à une insécurité persistante dans la région, à un marché saturé et à l’appel urgent de la société civile, l’équilibre écologique de la zone est sérieusement menacé.
La destruction de ce parc, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, n’a pas commencé aujourd’hui. Pour nous en rendre compte, nos reporters sont allés à la rencontre d’une autorité de la division provinciale de l’environnement de la province du Sud-Kivu. Le Chef de Bureau Emmanuel BAYUBASIRE par de plus de cinq ans que ce site est sous menace.
« La destruction du PNKB n'est pas l'affaire de l'année 2025. Nous avons observé cette menace depuis 2019 .Ce que l'on voit maintenant est la suite, soit la quatrième vague. Les trois précédentes ont été maîtrisées », a-t-il confié.
Depuis la première vague, c’est toutes les espèces endogènes du PNKB qui sont touchées par les conséquences de sa destruction. C’est ce qu’affirme Monsieur Emmanuel BAYUBASIRE : « C'est toutes les espèces du PNKB qui sont menacées car il s'agit de la carbonisation, laquelle activités ne laisse rien comme végétale et les animaux fuient vers un autre écosystème où ils se sentent en sécurité. »
Les causes profondes : l’échec de la conservation communautaire
Ceux qui facilitent la perturbation des écosystèmes du PNKB semblent connus. Depuis le départ, il existe des « exploitants forestiers » qui sont constitués de plusieurs acteurs des régions environnant le parc. C’est ce qu’affirme cet agent du service étatique, qui parle des causes profondes de cette activité.
« Le déboisement observé est l'activité fait par les exploitants forestiers utilisant une main d'oeuvre en provenance de la communauté riveraine », a dit Monsieur Emmanuel BAYUBASIRE .
Et de poursuivre que « la cause profonde c'est l'échec de la conservation communautaire, la pauvreté de la population riveraine et le goût d'enrichissement facile tout cela accentues par l'absence de l'autorité de l'État pendant la rébellion. La corruption, l'incompétence et l'insuffisance de moyens pour la protection du PNKB dans le Camp des acteurs. Ce dernier est plus capital et dominant. »
Protéger le PNKB, c’est le travail des écogardes. Depuis 2016, plus de 200 écogardes ont été recrutés par les autorités du parc en vue de rassurer la sécurité de ce patrimoine mondial. Mais dans la situation actuelle, dominée par la perturbation sécuritaire liée à la guerre menée par les troupes du AFC/M23, ces équipes patrouilleurs du parc n’existent pas.
« Nous n’avons pas le choix. C’est ce qui nous permet de manger », confie Consolata Cibalonza, une vendeuse de braises au marché de Murhesa, les mains noircies par le charbon, au micro de RATECO.
La vente de charbon est devenu incontournable pour de nombreuses familles qui n’ont que cela comme source des revenus. « Tant que l’État n’aura pas rétabli l’autorité dans les zones sensibles, il sera difficile de freiner la déforestation », alerte un membre d’une organisation de la société civile basée à Kavumu.
Un observateur, activiste environnemental de son état exprimé son regret de constater que le parc est en train d’être vidé : « Nous sommes arrivés sur le lieu, une zone d’exploitation critique. C’est une région riche, en biodiversité comme en ressources. Mais cette richesse est aujourd’hui en train d’être vidée de sa substance. »
L’écosystème de la province du Sud-Kivu risque de connaitre une perturbation majeure dans le temps qui vient. Elle est attaquée de toutes parts. Il faut une réponse rapide, concertée, et durable.
Des pistes de solution à long-terme
Ing. AMANI CIZUNGU Lucien, spécialiste en eau et forêt au sein de RAPD ASBL, pense que le gouvernement et ses partenaires devraient trouver d’autres initiatives et réponses rapides qui découragent ces femmes à la vente du charbon émanant du parc. Pour lui, il faut créer du travail pour de nombreuses femmes qui s’adonnent à cette activité nuisible au parc en créant des activités génératrices de revenus orientées dans la résilience environnementale. Il faut des projets qui détournent les femmes du parc car ces femmes sont beaucoup plus au-devant de la scène. Les occuper autrement peut réduire l’écocide au PNKB et les exploitants forestiers peuvent diminuer si non être poursuivis.
En qualifiant d’écocide cette quatrième vague de la destruction du PNKB, le CB Emmanuel BAYUBASIRE pense que les populations devraient se désolidariser des destructeurs du parc.
« La déforestation observée est qualifiée d'écocide, soit l'élimination totale des espaces endémiques se trouvant dans le PNKB. Nous demandons à la population d'éviter le transport et la commercialisation des produits forestiers du PNKB et surtout de se désolidariser des destructeurs. Les autorités devront prendre des décisions permettant la protection du PNKB. Les ONG devront également rendre disponible des moyens nécessaires pour la protection du PNKB », a-t-il recommandé.
Cito Cibambo Ferdinand, Journaliste environnementaliste.