« J’ai arrêté l’abattage d’arbres après avoir été sensibilisé par des défenseurs environnementaux. Aujourd’hui, je produis et vends des braises écologiques. Cela me permet de subvenir aux besoins de ma famille, » témoigne Julien Munyena, ancien exploitant illégal de bois, au cours d’un entretien réalisé par la rédaction KilaloPress, en marge de la commémoration de la journée mondiale de la biodiversité célébrée le 22 mai de chaque année.
CITO CIBAMBO FERDINAND
« J’ai arrêté l’abattage d’arbres après avoir été sensibilisé par des défenseurs environnementaux. Aujourd’hui, je produis et vends des braises écologiques. Cela me permet de subvenir aux besoins de ma famille, » témoigne Julien Munyena, ancien exploitant illégal de bois, au cours d’un entretien réalisé par la rédaction KilaloPress, en marge de la commémoration de la journée mondiale de la biodiversité célébrée le 22 mai de chaque année.
Cet entrepreneur de Murhesa dans le territoire de Kabare en province du Sud-Kivu, sensibilise les gens à la fabrication des braises à partir des déchets ménagers
‘’L’usage de ces braises offre aussi un bénéfice immédiat à la faune locale. Avec moins d’arbres coupés, les habitats naturels sont mieux protégés. Les oiseaux, les grands singes et autres espèces menacées voient leur espace protégé,’’
Un gain économique et environnemental
Ces braises écologiques, aussi appelées briquettes, présentent de nombreux avantages : elles sont plus durables, dégagent moins de fumées, coûtent moins cher et permettent aux femmes de gagner de l’argent en vendant le surplus de leur production.
Ciza Ntakwindja, autre bénéficiaire, insiste sur leur efficacité :
« Elles durent plus longtemps que le charbon traditionnel. Grâce à elles, nous économisons de l’argent, et nous contribuons à sauver notre environnement »
Le manque d’équipement et de financement empêche une production à grande échelle. Les femmes fabriquent encore les braises manuellement, ce qui limite leur rendement.
Appels à l’action
Les organisations environnementales comme Zaidan Catalan pour la Paix demandent un soutien renforcé de l’État Congolais et des partenaires à tous les niveaux .
Interrogé Judith Maroy, chargée de Programmes de cette organisation au Sud-Kivu, elle invite les autorités à s’investir pour faciliter la tâche à ces femmes courageuses.
« Les femmes veulent produire plus, mais il leur manque les machines. Il faut des centres de formation et un accompagnement financier. » alerte Judith Maroy
Contacté une source anonyme au PNKB, on soutient pleinement cette initiative qui contribue à la réduction de la carbonisation au sein du parc.
Plusieurs observateurs pensent que cette initiative portée par les femmes et soutenue par les ONG locales représenterait un espoir de transition écologique dans le Sud-Kivu. Si elle est étendue et soutenue à grande échelle, la province pourrait devenir un modèle régional en matière d’énergie durable et de préservation environnementale.
Une alternative au charbon de bois destructeur
Traditionnellement, les foyers dans la région dépendaient du charbon de bois produit à partir des arbres coupés illégalement dans le parc. Mais cette pratique représente un risque énorme pour l’écosystème. Aujourd’hui, grâce à la formation reçue, plusieurs femmes comme Nzingire Mufungizi Alphonsine, habitante de Murhesa, affirment avoir tourné la page.
« Nous étions exposées à plusieurs risques : viols, longues distances, attaques d’animaux… Aujourd’hui, nous utilisons les braises écologiques. Elles sont économiques, faciles à produire à partir des déchets, et plus sûres », explique-t-elle.
Notons que cet article a été produit dans le cadre du projet Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI) mise en œuvre par le Réseau de Défenseurs de l’Environnement du Bassin du Congo au niveau de l’Afrique, RD Congo, exécuté par Action pour la Promotion et Protection des peuples et Espèces Menacés/ APEM en collaboration avec Kilalo Presse Sud-Kivu.
Abdallah Mapenzi
Maguy Bapolisi
Déogratias Cito